AURELIA FREY_LE SORTILEGE DES MARINS_PORTFOLIO
« Il se lève chaque matin un peu avant six heures, tend son bras pour attraper un livre, des poèmes qu’il lit, le temps de quitter le monde des rêves pour entrer dans l’aube fragile, unissant ainsi le jour à la nuit, le rêve à la veille, avec un poème sans doute n’est-il pas de meilleur réveil pour l’homme. » Jón Kalman Stefánsson
Le Sortilège des Marins rassemble différents ensembles photographiques réalisés durant plusieurs temps de résidence en Norvège, Suède, Finlande, Islande et Îles Féroé.
Ces ensembles se dessinent comme des variations, au fil de mes lectures de poètes, écrivains des pays nordiques, Tarjei Vesaas, Roy Jacobsen, Edith Södergran, Olav H. Hauge, Jón Kalman Stefánsson, Gunnar Gunnarsson dont les mots sont le fil rouge de mes recherches.
Une narration s’installe doucement. Elle raconte l’histoire de l’eau qui s’en va, se retire, entraînant avec elle les barques des pêcheurs, l’histoire des hommes et des femmes qui se regardent dans l’eau miroitante des lacs, prêts à se perdre dans l’appel des eaux profondes, ceux qui s’immergent au plus profond d’eux-mêmes, prêts à basculer dans les abysses. Elles racontent l’histoire de l’île, le foyer, le changement des saisons, les rugissements du vent, l’attente d’un signe, le désir du large…
Des brumes, des absences, des réminiscences, sans un bruit les mots résonnent, puis l’eau trouble, le maelström, Edgar Allan Poe… Les images se confondent, des silhouettes passent, des hommes sans visages qui n’atteindront jamais la terre ferme, des naufragés de la mémoire. Aux heures où il fait toujours jour, même la nuit, je guette les ombres, d’autres mots surviennent à l’orée des rêves, d’autres images troubles dans la confusion des sens, au bord des îles : de Vesteralen à Lofoten, Nykvag, ou les rives bercées d’arbres solitaires.
Le Sortilège des Marins est accompagné de P@ysages Sonores récoltés en Suède, Norvège, Islande et Îles Féroé par Emmanuel Faivre.
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