Janvier-Mars 2023
Exposition à la Galerie K, dirigée par Élisa Chiou à Tours.
Janvier-Mars 2023
Exposition à la Galerie K, dirigée par Élisa Chiou à Tours.
Janvier-Février 2023
Exposition à la Galerie K, dirigée par Élisa Chiou à Tours.
Janvier-Mars 2023
Exposition à la Galerie K, dirigée par Élisa Chiou à Tours
Janvier-Février 2023
Exposition à la Galerie K, dirigée par Élisa Chiou à Tours.
Janvier-Mars 2023
Exposition à la Galerie K, dirigée par Élisa Chiou à Tours.
Ou Bien est une feuille de littératures et d’arts créée par quatre anciens membres du Paresseux littéraire.
Poèmes, nouvelles, fictions philosophiques s’accordent joyeusement avec un.e artiste phare. Pas de ligne mais un méandre éditorial qui emmène le lecteur vers d’improbables horizons.
Photographies extraites de Dilecta(e) publiées dans la revue Ou bien #4.
LES OBJETS INTIMES D’UNE PASSION BALZACIENNE CONTRARIÉE par Christian Gattinoni / La critique.org
Les éditions de l’épair qui le publient sont dirigées par Sandy Berthomieu et Soraya Hocine, elles éditent avec un grand soin des livres singuliers de jeunes créatrices. J’ai connu l’exigence et l’engagement artistique d’Aurélia Frey à l’ENSP d’Arles dont elle est diplômée . Née en 1977, elle vit et travaille actuellement à La Rochelle au sein du collectif Essence carbone. Son goût pour la littérature oriente ses différentes séries grâce à des résidences sur des hauts lieux de la création romanesque ou poétique. Ce dernier ouvrage « Dilecta(e) » témoigne de cette sensibilité dans une transmission d’un univers de création écrite à celui de l’image photographique.
A l’intérieur du livre des images libres montrent des fleurs de différentes natures. Paradoxe, alors que la pratique de l’herbier consiste à fixer les plantes collectées et rassemblées, les éditrices et l’auteure ont choisi de reproduire en couleurs le résultat de la cueillette scannée sur des rectangles de papier, dont seuls certains sont fixés dans la reliure. Beaucoup de livres des éditions de l’épair font ainsi l’objet d’une fabrication artisanale liée à la logique fictionnelle du livre d’artiste. Ici ces fleurs sauvages disséminées dans le livre ont mission d’exprimer symboliquement des sentiments qui ne peuvent s’avouer au grand jour. De plus elles viennent masquer partiellement les autres photographies, rejouant ainsi pour nous la découverte sensuelle d’un tissu, d’un objet intime ou d’un fragment de tableau, portraits natures mortes ou paysages.
Les fragments de tableaux manifestent aussi les seules présences corporelles revendiquées, même si tout le livre exacerbe des représentations sensuelles du tactile. Les cadrages sont serrés au plus près des choses , l’atmosphère se joue des ombres et des lumières tamisées, en préface Marc Blanchet écrit : « Ce qu’elle photographie est une forme absolue d’appartenance au monde. » Des vues de nature en noir et blanc renforcent cette atmosphère feutrée, proche de l’enfermement, au moins psychologique, subi par l’héroïne balzacienne dans sa solitude sentimentale . Aurélia Frey l’affirme clairement : « mes images cherchent à rendre poreuses les frontières qui séparent les univers de la représentation. Elles favorisent le dialogue entre le monde visible et le monde intérieur, entre le réel et l’imaginaire, entre le concret et l’abstraction. » Une réussite visuelle et sensuelle d’une très haute sensibilité.
DILECTA, CE QUE L’ON CHÉRIT par Fabien Ribery
« Elle était, comme vous le savez déjà, sans rien savoir encore, le lys de cette vallée où elle croissait pour le ciel, en le remplissant du parfum de ses vertus. »
Pour réaliser sa série photographique inspirée de la lecture du Lys dans la vallée d’Honoré de Balzac, roman contant l’histoire d’amour platonique entre la comtesse Blanche-Henriette de Mortsauf, femme (mal) mariée, et le renversant Félix de Vandenesse, menant jusqu’à la mort par désespoir de son héroïne après avoir découvert l’infidélité de son amant imaginaire avec Lady Dudley, Aurélia Frey s’est rendue dans des lieux merveilleux : le château d’Azay-le-Rideau, la Château de la Chevrière, le manoir de Vonnes, le Domaine de Candé, le Château de Valesne, les Musées des Beaux-Arts de Tours et d’Angers, et quelques autres endroits encore porteurs symbolisant la grandeur de la noblesse française de province.
En résidence au musée Balzac à Saché pendant l’été 2018, l’artiste a parcouru l’Indre-et-Loire, imaginant ensuite avec beaucoup de finesse, aux côtés de Marie Maurel de Maillé, l’ouvrage Dilecta(e), publié par Les Editions de l’épair (Grèzes, Lozère).
« Dans l’église de Saché, précise en postface Isabelle Lamy, directrice du musée Balzac, trône une plaque funéraire et son épitaphe en latin, hommage à la pieuse Marguerite de Rousselé (1608-1628), fille des propriétaires du château de Saché, morte en odeur de sainteté. Elle y est qualifiée de Dilecta (« bien-aimée »). Honoré de Balzac s’est probablement inspiré de cette inscription pour nommer Dilectae son premier amour, Laure de Berny (1777-1836), dans sa dédicace au roman Louis Lambert, mûri à Saché pendant l’été 1832 : Et nunc et semper dilectae dicatum (« A la chère entre toutes, pour maintenant et pour toujours »). Or, Henriette est sans nul doute le filigrane vertueux de Laure et devient donc, aux yeux d’Aurélia Frey, la nouvelle Dilecta. Marguerite, Laure et Henriette se retrouvent ainsi mises en abyme dans le récit que nous dévoile en images ce livre. »
Livre d’amour et d’hommage, Dilecta est composé d’un herbier, de paysages et de natures mortes évoquant avec une grande délicatesse l’univers balzacien.
On sait que dans Le Lys dans la vallée le langage floral permet d’exprimer de façon métaphorique le trouble et l’intensité des sentiments d’une femme décrite comme une « céleste créature ».
Les bouquets qu’offre l’amant inaccessible à la belle dame se pâmant pour lui sont ainsi des déclarations érotiques.
Imprimées en plus petit format que les pages du livre qui les reçoivent, et qu’elles ponctuent de leur présence colorée et de leur aura de rayogramme, les images de fleurs cueillies par la photographe sont des entrées dans le merveilleux existentiel de qui ne craint pas d’accorder ses chemins de solitude à la vaste sensibilité du vivant.
Photographiant des tableaux, des surfaces, des matières, Aurélia Frey pose sur le monde un regard de précaution ardente, révélant ainsi son intimité, sa folie peut-être, jusqu’à son renversement dans la grâce de toutes choses.
Dilecta(e) est une musique de silences, le frôlement d’un cil sur une épaule nue, une façon de ne surtout pas peser disant l’éthique poétique de la femme touchée par le beau.
Un lit inutile, un soleil voilé, une campagne froide, et le miracle d’une nature offrant à la flottaison des sentiments un écrin précieux les reflétant pour les relancer.
L’écriture est classique de ne pas masquer l’importance des racines, de la culture, de la transmission la plus haute.
En cela, la photographie d’Aurélia Frey est inactuelle, si rare dans une époque vile refusant aux poètes la place fondamentale qui devrait leur être échue.
De grands bouleversements se préparent.
Puissance de révolution de simples fruits dans une corbeille, d’un chemin de trembles dans la courbe d’une rivière, d’un ciel tempétueux, d’un lierre rose, de pieds et bras nus se dégageant d’une robe blanche.
Ce sublime-là, dont Balzac sait exprimer au suprême l’éclat et le secret, est à la portée de tous, et peut-être davantage encore lorsque le cœur est grand ouvert.
Permettez-moi maintenant, écoutant l’ensemble Les Arts florissants, de célébrer avec les mots du compositeur italien baroque Alessandro Grandi (1590-1630) celle que j’aime : « Veni coronaberis. Surge sponsa mea, surge dilecta mea, immaculata mea, surge, veni, qui a amore langueo. »
Viens, tu seras couronnée.
Lève-toi, ma fiancée, lève-toi ma bien-aimée, réveille-toi, viens, car je languis d’amour.
Aurélia Frey, Dilecta(e), Les Editions de l’épair, directrices de la publication Soraya Hocine et Sandy Berthomieu, texte Marc Blanchet, postface Isabelle Lamy, conception et réalisation graphique Marie Maurel de Maillé, photogravure Christophe Girard, 2021 – 500 exemplaires
MOURIR, RASSEMBLER SES FORCES par Fabien Ribery / L’intervalle
Pour une exposition actuelle au Musée Balzac à Saché en Touraine, où elle a bénéficié d’une résidence de création, la photographe Aurélia Frey a choisi de suivre Henriette de Mortsauf, personnage principal du roman Le Lys dans la vallée (1836), durant ses derniers instants. Mal mariée, la vertueuse et douce héroïne, refusant l’adultère par devoir conjugal, se meurt de n’avoir pas cédé à Félix, qu’elle adore pourtant. Aurélia Frey a été touchée par cette figure du tragique féminin. Lui rendant hommage, elle imagine les dernières visions d’une femme au destin déchirant, appelant sa série Dilectae, en référence au premier amour de Balzac baptisé par lui-même Dilecta.
Dans la contemplation de la nature, des petits riens considérables empêchant de sombrer tout à fait, ainsi apparaît l’Intouchable, envers qui Aurélia Frey a ressenti plus que de l’empathie, une véritable communion d’âme. Des coquelicots, des dessus de lit, des objets très intimes, une rivière, voilà ce qui reste de la belle dame.
Une chanson triste et belle.
Les mots qui suivent sont d’Aurélia Frey, d’Honoré de Balzac, et de l’écrivain norvégien Tarjei Vesaas (1897-1970), autre grand amour de l’artiste.
Exposition Collective sous le commissariat d’Élodie Martin & Soraya Hocine dans 7 lieux de la ville (Le Théâtre, L’ouvroir, Le Musée Labenche, la Médiathèque, le Musée Michelet, La Petite Galerie, La Baignoire d’Archimède.
Avec Marie Maurel. de Maillé, Vivian Daval, Alain Delorme, Soraya Hocine, Inge Van der ven.
et Jérémy Guéné
Conversation avec David Brunel & Vivien Lloveria autour de l’ouvrage Avec les cils comme rideaux. Éditions de l’Épair.
Exposition Collective sous le commissariat d’Élodie Martin & Soraya Hocine dans 7 lieux de la ville (Le Théâtre, L’ouvroir, Le Musée Labenche, la Médiathèque, le Musée Michelet, La Petite Galerie, La Baignoire d’Archimède.
Avec Marie Maurel. de Maillé, Vivian Daval, Alain Delorme, Soraya Hocine, Inge Van der ven.
et Jérémy Guéné
Conversation avec David Brunel & Vivien Lloveria autour de l’ouvrage Avec les cils comme rideaux. Éditions de l’Épair.
Exposition Collective sous le commissariat d’Élodie Martin & Soraya Hocine dans 7 lieux de la ville (Le Théâtre, L’ouvroir, Le Musée Labenche, la Médiathèque, le Musée Michelet, La Petite Galerie, La Baignoire d’Archimède.
Avec Marie Maurel. de Maillé, Vivian Daval, Alain Delorme, Soraya Hocine, Inge Van der ven.
et Jérémy Guéné
Conversation avec David Brunel & Vivien Lloveria autour de l’ouvrage Avec les cils comme rideaux. Éditions de l’Épair.
Année 2021-2022
La Ville de La Rochelle place l’éducation artistique et culturelle à destination des enfants et des jeunes au cœur de sa politique culturelle. Elle propose ainsi depuis 2014 des P[art]cours artistiques et culturels à La Rochelle et dans son agglomération pour favoriser la rencontre entre les jeunes, les artistes et les professionnels de la culture.
Parcours coordonnés par Catherine Levron & Doriat Ardiet / Service de l’action culturelle / Ville de la Rochelle
Le chant des fleurs
Exploration de la photographie avec des procédés anciens tels que : le rayogramme, le cyanotype et le sténopé. Ils permettent de découvrir les possibilités liées aux traces que laisse la lumière sur du papier photosensible. C’est à partir de plantes collectées par les enfants que ces différentes techniques seront expérimentées. De là naîtra un herbier photographique qui révèlera la surprise des formes et des couleurs. L’initiation à ces techniques anciennes, tout en remontant à l’origine de la photographie, permettra de vivre une relation temporelle photographique différente de celle pratiquée au quotidien, composée avec l’aléatoire, la magie des images capturées qui laisse libre cours à l’imagination.
Ce projet a été réalisé avec l’école de la Genette avec Manon Clauzel, avec l’école Descartes avec Florine Huet. (La Rochelle) 2021
Projet également réalisé à Peyrat-la-Nonière avec Amandine Frey & l’école de Saint-Chabrais avec Patrice Courteaud. (Creuse) 2021
» Dilecta(e) émeut en dépliant une carte du tendre née de l’acte photographique, lisible commeune narration mais si emprunte d’images qu’elle en devient une suite de poèmes. Dans ce balancemententre un récit dont l’on se souvient (l’une des grandes réussites romanesques de Balzac) et l’évidenced’un « recueil de poésie », le chemin se fait, avec des soupçons de frayeur, des parfums d’abandon.C’est sur ce chemin que s’est engagée Aurélia Frey de série en série, déployant à chacune de sessensibles investigations un éventail de sensations, de matières – de pensées. La photographie d’AuréliaFrey nous fait éprouver en effet une pensée singulière là où d’autres n’offrent qu’un sentimentalismed’époque. Ce qu’elle photographie est une forme absolue d’appartenance au monde. «
Marc Blanchet, auteur, extrait de la préface Dilecta(e)
Sandy Berthomieu et Soraya Hocine, directrices de la publication et direction artistique
Aurélia Frey, artiste photographe
Marc Blanchet, écrivain
Isabelle Lamy, postface, responsable du Musée Balzac – château de Saché
Marie Maurel de Maillé, graphisme et direction artistique
Christophe Girard, photogravure
Sortie : décembre 2021. Commande ici :
On en parle : Article de Fabien Ribery
Miniatures de collection issues de mon travail Dilecta(e). Réalisé au cours d’une résidence de deux mois au musée Balzac à Saché, j’ai imaginé les derniers instants de l’héroïne Blanche-Henriette de Mortsauf dans Le Lys dans la vallée, œuvre littéraire de Honoré de Balzac publiée en 1836.
Que reste-t-il de la mémoire de Blanche-Henriette ? Peut-être que tout est là, dans ses jardins secrets que j’ai cherché à recueillir…
Ces miniatures de collection, issues d’un herbier en hommage à Blanche-Henriette, sont en édition limitée.
Editions de l’épair / 2020
Commande ici : https://www.helloasso.com/associations/les-editions-de-l-epair/collectes/dileacta-e-aurelia-frey
Durant une semaine, nous avons proposé une exploration de la photographie avec des procédés anciens tels que : le rayogramme, le cyanotype et le sténopé. Ces techniques permettent de découvrir les possibilités liées aux traces que laisse la lumière sur du papier photosensible.
C’est à partir de plantes collectées par les enfants que ces différentes techniques ont été expérimentées.
De là est né un herbier photographique.